Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
La 29e conférence mondiale sur le climat (COP29), qui doit s’ouvrir en Azerbaïdjan, lundi 11 novembre, sera centrée sur le dossier brûlant des financements climat. Les pays doivent adopter un nouvel objectif mondial pour remplacer celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches mobilisent 100 milliards de dollars (92 milliards d’euros) d’aide annuelle à destination des pays en développement, une somme atteinte en 2022 avec deux ans de retard. Romain Weikmans, professeur de relations internationales à l’Université libre de Bruxelles, décrypte les impensés et les incompréhensions entre Nord et Sud dans cette discussion, loin d’être seulement technique.
Ils sont massifs et loin d’être atteints. Déjà en 2009, les 100 milliards étaient considérés comme très insuffisants face à l’ampleur des besoins. Ce chiffre symbolique, élaboré sans fondement scientifique, a été utilisé comme monnaie d’échange de dernière minute pour tenter d’« acheter » la signature des pays en développement sur l’accord de Copenhague. Depuis, les impacts du changement climatique se sont considérablement renforcés.
Evaluer le coût de la réduction des émissions et de l’adaptation aux effets du réchauffement est particulièrement complexe. Le comité chargé de la finance au sein de la conférence climat est arrivé à la somme de 5 900 milliards de dollars d’ici à 2030, en additionnant les besoins déclarés par les pays en développement, mais tous ne les ont pas chiffrés.
Certains pays du Sud ont proposé que le nouvel objectif de financement s’établisse à 1 000 ou 1 300 milliards de dollars par an à l’horizon 2030. Au-delà du montant, l’important est ce que l’on compte. Les pays en développement insistent pour que cet argent soit public, comptabilisé en équivalent-don et « nouveau et additionnel » par rapport aux promesses d’aide publique au développement.
Ces controverses minent la confiance entre le Nord et le Sud depuis plus de quinze ans. La plupart des pays riches comptabilisent leurs dons et leurs prêts, qui doivent être remboursés, de la même façon, ce qui irrite les pays en développement, et ils évaluent assez grossièrement les montants qu’ils mobilisent. Par exemple, la construction d’une école équipée de panneaux solaires pourra être entièrement comptée comme des financements climat alors que seule une fraction (le coût des panneaux) aide à la lutte contre le réchauffement. Selon des travaux de l’ONG Oxfam, seulement un tiers des 116 milliards de dollars que les pays riches déclarent avoir mobilisé en 2022 peuvent vraiment être comptabilisés comme des financements climat.
Il vous reste 53.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.